Des plantes envahissantes dans votre jardin ? Découvrez ce que vous pouvez faire contre les néophytes
Quand on souhaite créer un jardin durable afin de favoriser la biodiversité, il convient d’être très attentif au choix des plantes. En effet, les plantes vendues en jardinerie ou dans les magasins de bricolage ne sont pas toutes une bénédiction pour notre écosystème. Certaines plantes vivaces et autres arbustes populaires ne sont pas originaires de Suisse et menacent notre flore indigène: ce sont les néophytes envahissantes. Découvrez à quoi faire attention lors de la création de votre jardin et comment lutter contre les néophytes.
L'essentiel en bref :
- Les plantes qui se propagent ici alors qu’elles ne sont pas originaires de Suisse ’sont appelées «néophytes».
- Il faut toutefois distinguer les néophytes utiles et les néophytes envahissantes. Ces dernières évincent les espèces végétales indigènes et ont un impact négatif sur la biodiversité locale.
- Souvent, les espèces envahissantes s’imposent au point de recouvrir des surfaces entières.
- Toute personne qui découvre des néophytes envahissantes dans son jardin ou à proximité de sa maison devrait les éliminer dans les règles de l’art.
- La «liste noire» donne des informations sur toutes les néophytes envahissantes en Suisse.
Que sont les néophytes ?
Les néophytes sont des plantes qui ne sont pas originaires de Suisse, mais qui s’y propagent de plus en plus. Nombre d’entre elles, comme le châtaignier et le noyer, nous ont été d’une grande utilité et complètent les espèces indigènes plutôt qu’elles ne les évincent. D’autres, en revanche, ont un impact négatif sur la biodiversité locale. Ces espèces végétales sont appelées néophytes envahissantes. Elles mettent les plantes indigènes en difficulté car elles se propagent largement.
Selon neophyt.ch, quelque 730 espèces étrangères sont désormais installées en Suisse, dont 56 ’sont nuisibles à la flore indigène.
En quoi les néophytes envahissantes peuvent-elles devenir un problème ?
Les néophytes envahissantes sont souvent plantées dans les jardins. Le buddleja’, par exemple, est une plante ornementale très appréciée, et beaucoup ignorent qu’il fait partie des néophytes envahissantes. Ces plantes se propagent rapidement dans la nature par leurs graines, au-delà de leur propre jardin. Elles peuvent alors prendre la place d’espèces indigènes. Cela peut aller si loin que les fleurs, plantes vivaces et arbustes indigènes ’n’ont même plus de place pour pousser et disparaissent complètement.
Les plantes ne sont pas les seules à souffrir de cette situation; les animaux aussi. Certaines espèces animales, notamment des insectes comme les abeilles sauvages et les papillons, se sont spécialisées au fil de l’évolution sur certaines espèces végétales. Leur survie dépend de ces plantes. Si les néophytes envahissantes repoussent ces dernières, c’est tout l’écosystème qui se trouve déséquilibré.
Que peut-on faire contre les néophytes envahissantes?
Quiconque a déjà eu des néophytes envahissantes dans son jardin connaît leur résistance. Il existe toutefois quelques moyens d’empêcher leur propagation :
- Tailler les plantes avant qu’elles ne produisent des graines.
- Déterrer la plante avec ses racines.
- Ne jamais jeter les néophytes envahissantes arrachées dans la nature, mais avec les ordures ménagères.
- Les équipes régionales de Pro Natura, par exemple, peuvent être contactées, pour une élimination professionnelle des plantes.
Obligation d’annoncer les néophytes envahissantes
En Suisse, une seule espèce de néophyte envahissante est soumise à obligation d’annonce: l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia). Si vous l’apercevez dans votre jardin ou ailleurs, vous devez le signaler à la commune concernée. Pour toutes les autres espèces, la transmission des données est facultative. Comme cela permet de protéger la flore indigène, il est toutefois recommandé de le faire.
Quelles sont les néophytes invasives ?
En Suisse, les néophytes envahissantes figurent sur la liste noire d’InfoFlora. Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des espèces végétales introduites les plus répandues :
1 Berce du Caucase
La berce du Caucase est une plante toxique importée d’Asie. Elle peut provoquer des brûlures en cas de contact avec la peau suivi d’une exposition au soleil. Elle est surtout répandue en lisière de forêt.
2 Renouée du Japon
La renouée du Japon se plaît surtout sur les rives et les talus routiers ou ferroviaires. En raison de ses racines traçantes, non seulement la renouée du Japon menace la flore et la faune indigènes, mais elle peut aussi causer des dégâts massifs aux bâtiments et aux murs.
3 Laurier-cerise
Le laurier-cerise est originaire du sud-est de l’Europe. Dans notre pays, il est souvent utilisé pour former des haies à feuilles persistantes. Les baies de cet ‘arbuste sont très appréciées des oiseaux, ce qui explique que la plante soit également répandue dans la nature.
4 Ailante
L’ailante a été introduit en Europe depuis la Chine et le Vietnam. Il peut atteindre jusqu’à 30 mètres de haut. Il se propage par ses graines et stolons, qui peuvent pousser jusqu’à 15 mètres de la plante.
5 Armoise à feuilles d'armoise
L’ambroisie à feuilles d’armoise, également appelée ambroisie élevée ou petite herbe à poux, est l’une des néophytes envahissantes les plus tenaces. On la trouve souvent dans la nourriture pour oiseaux, ce qui lui permet de se propager à une vitesse fulgurante. Le pollen de cette plante peut provoquer des difficultés respiratoires par réaction allergique.
6 Vergerette annuelle
Originaire d’Amérique du Nord, ’la vergerette annuelle se répand en Europe depuis le XVIIIe siècle. La plante y pousse aussi bien dans les prairies que dans les friches.
7 Buddleja
Si le buddleja est une plante nectarifère appréciée des papillons et des abeilles, il se propage très rapidement. Aujourd’hui, on le trouve même dans les forêts ainsi que dans les cours d’eau et les zones alluviales des rivières, où l’arbuste prend la place de la flore indigène en raison du large espace qu’il occupe.
